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Le témoignage historique, une transcription audio à part entière

La retranscription d’un récit autobiographique, d’un témoignage, un exercice à part entière ? Lorsque l’histoire personnelle rejoint l’Histoire avec un grand H, comment restituer fidèlement un témoignage, la teneur de l’interlocution tout en restant objectif ? Quelle tonalité convient-il d’adopter ? Lorsque la retranscription audio devient devoir de mémoire, quelles exigences devons-nous avoir en tant que transcripteurs ? Autant de questions auxquelles nous tenterons de répondre dans cet article.

Faire le choix de la retranscription intégrale mot à mot et adopter la bonne tonalité : les clés d’une transcription historique réussie

Lorsqu’il s’agit d’un témoignage historique, il est essentiel d’opter pour une retranscription intégrale « mot à mot » afin d’éviter toute interprétation. En effet, le choix de la retranscription intégrale littérale ou verbatim s’impose comme une évidence évitant ainsi toute altération du discours. On ne peut se substituer aux propos de l’interviewé(e), et c’est notamment plus vrai dans le cas d’un témoignage historique. Il faut éviter la transcription de synthèse afin de ne pas se couper d’un élément essentiel du témoignage. Les propos doivent être restitués tels qu’ils sont prononcés à l’oral. Cependant, comment rendre compte correctement de l’interlocution et de la tonalité du discours ? Il est primordial de retranscrire avec justesse le ton employé (colère, tristesse, peine, rire). Dans ce cas, le recours à des didascalies ou à des notes à l’écrit peut s’avérer utile pour contextualiser les propos dans la transcription écrite. Le contexte d’énonciation reste important et éclaire aussi le discours en apportant une caractérisation de la parole. Toutefois, ces notes doivent être en accord strict avec ce qui est dit et ne peuvent en aucun cas être sujettes à interprétation.

Ce qui nous amène à l’objectivité en transcription audio. Le registre émotionnel a une grande part dans le témoignage historique. Lorsque le parcours est un récit de mort, de souffrance, de peine, de traumatisme, les émotions sont d’autant plus à considérer. Toutefois, il n’appartient pas au transcripteur de juger. Les propos doivent être restitués fidèlement tout en maintenant l’objectivité. En transcription, nous ne jugeons pas, nous transcrivons. Nous nous mettons au service du propos que nous retranscrivons. Pour cela, il est nécessaire d’être attentif et de bien écouter. Il faut bannir la transcription automatisée via un logiciel. Une écoute bienveillante qui décrypte et couche par écrit les propos énoncés est donc nécessaire. Il s’agit de restituer fidèlement les propos tout en maintenant l’objectivité nécessaire par rapport à l’énonciation des événements. Parfois, la qualité sonore d’un témoignage peut être moyenne ou médiocre avec le temps. Il existe quelques solutions pour l’améliorer la qualité de votre enregistrement audio (fichier Mp3, Wave endommagés, bruits de fond, voix peu audibles) en suivant des bonnes pratiques de transcription audio. Rappelons toutefois que si la qualité sonore de l’enregistrement est médiocre, la transcription écrite ne pourra s’effectuer.

Se documenter pour une transcription précise et éthique : importance de la portée historique du témoignage

Un autre élément est la portée historique du témoignage. La transcription d’un tel témoignage ne peut se faire sans se documenter, sans entreprendre en parallèle des recherches historiques approfondies. Le devoir du transcripteur est de s’informer avec exactitude et précision pour garantir une meilleure compréhension de la transcription écrite. Même si vous disposez d’un solide bagage historique, la retranscription doit être agrémentée de lectures sur la période afin d’éviter qu’un événement ou la compréhension de l’événement ne vous échappe. Se documenter en ligne en consultant des fonds d’archives, des coupures de presse, des témoignages de l’époque est donc indispensable. Cette démarche vous permettra d’éviter de passer à côté d’un événement clé ou de mal interpréter son contexte.

Vous l’aurez compris, la transcription d’un témoignage historique est un exercice singulier qui nécessite objectivité, documentation et précision. Cet article est le fruit d’une réflexion sur une transcription audio en espagnol que j’ai eue à réaliser. Elle portait sur le témoignage d’un homme qui s’est engagé dans toutes les batailles et dont l’histoire personnelle a traversé l’Histoire : la guerre civile espagnole, la déportation, sa vie quotidienne dans le système concentrationnaire nazi, le récit de sa survivance dans le camp de concentration de Mauthausen jusqu’à sa libération. Un témoin historique, un rescapé de l’histoire dont le témoignage précieux a pu parvenir à ses proches, à sa famille par le travail de transcription audio laissant ainsi une trace écrite de son passé et de sa mémoire. La transcription audio a pu préserver ainsi ces mots et la mémoire, le récit d’une vie qui s’entremêle avec l’Histoire.

Vous souhaitez en savoir plus sur le service de transcription audio en français ou en espagnol, n’hésitez pas à consulter la rubrique transcription audio ou à contacter hispeo.


Stéphanie Soler

Fondatrice et gérante d'hispeo, diplômée en traduction commerciale de la Chambre de Commerce d'Espagne, a travaillé en Espagne et en France dans différents secteurs industriels. 15 ans d'expérience en traduction technique et transcription audio français-espagnol. Formée au community management, rédaction web et stratégie social media chez Esecad (Groupe Skill & You).